Droit de réponse de l’auteur (à propos de son article du 19 Janvier 2006 intitulé: "Haïti…Première république noire"), au commentaire intitulé : "Méprisant" et dont le texte disait : "Je suis choquée par votre Pamphlet contre mon pays natal. Son contenu est méprisant. Une insulte pour les enfants d'Haïti. Malraux et André Breton avaient une autre pensée que la votre sur les Peintres inspirés par la culture Vaudou. Depestre et Trouillot sont deux écrivains contemporains que vous devriez connaître, plutôt que distiller de la Haine et diffuser publiquement des bêtises contre un peuple qui souffre". (Auteur du commentaire : St Felix).
Une insulte… ?
Ce serait donc être "méprisant" que de dire la vérité…
J’ai toujours eu beaucoup de mal à supporter
Les grands intellectuels haïtiens de salon,
Qui, étendus sur la couche des anciens colons
Profitent, de la manne donnée aux exilés,
Tout en écrivant à tous vents, à l’outrage
Pour leurs compatriotes désolés, restés
Hélas, par manque d’éducation et d’idées
Sur cette malheureuse île en plein naufrage.
Cette Diaspora stérile, serait plus utile
Avec leurs frères, pour être plus crédible.
De plus, je suis moi même extrêmement choqué de constater qu’une personne native de Haïti, apparemment éduquée et suffisamment "libérée" pour lire Evelyne Trouillot, René Depestre ou encore Lyonel Trouillot (tous considérés d’ailleurs par la diaspora haïtienne comme trois auteurs hautement contestataires), puisse oser, si loin de son pays natal, écrire de son douillet exil protégé, au nom des enfants de la plèbe, sur leur souffrance et leur misère en évitant soigneusement de reconnaître leur violence démesurée et leur illettrisme. Eux, contrairement à Elle, n’ont pas pu bénéficier du même sort favorable, ni certainement pu profiter du système français pour s’exiler, ni même avoir tout simplement eu la chance et l’honneur de l’accueillir auprès d’eux, afin de découvrir le plaisir intense de la bonne éducation, l’orgueil de se dire lettré et de ressentir grande satisfaction à tapoter sur un clavier d’ordinateur pour envoyer des Emails à travers le monde entier.
Mais peut être, en fin de compte, cela vaut il mieux ainsi… ! Parce que, enseigner les textes de Madame EvelyneTrouillot tel que : "Rosalie l’infâme" à des gamins pauvres et perdus, n’est pas obligatoirement de la plus judicieuse opportunité. En effet, le fait, de dresser le portrait d’une jeune esclave face à ses maîtres de Saint Domingue, de détailler comment certains colons français prenaient peur devant l’empoisonnement systématique des plats qu’ils consommaient, ne me semble pas être véritablement un signe évident de paix pour des enfants de ce pays en mal de vivre. Ce serait même le contraire ! Avec un état d'esprit placé douteusement, tel que cette native haïtienne semble avoir hérité, on pourrait presque croire que c’est inspiré par un vieux désir de vengeance refoulé !
Je trouve cela très "distillateur" de haine envers un peuple blanc qui souffre encore aujourd’hui du complexe du colonisateur.
Hélas… ! Je viens encore d’anticiper l’écrit par rapport à la réalité : Le triste jeudi 26 Janvier 2006, cinq personnes, dont trois missionnaires français, viennent d’être enlevés à Port au Prince pour obtenir rançon…. Prémonition… ? Je n’ose le croire… !
Quant à citer Lyonel Trouillot, je trouve pour ma part, que le conseil donné de le lire, est très curieux !
Ne dit il pas (comme moi d’ailleurs, mais avec d’autres mots), dans le récit : "Cadavres-marassas Rue des Pas Perdus" :
"C’étaient pas les immondices que les gens regardaient, parce que le tas devait bien arriver à la ceinture des adultes, et tous avaient les yeux baissés, fixant quelque chose à même le sol…"(…) "Je vis ensuite des jambes nues, des jambes d’homme. Non, une moitié. Le corps n’avait ni cou, ni tête, ni bras. On l’avait tranché juste au dessus du nombril…. " (…). Et plus loin, "Une seule et même chair, une vraie bête humaine, un cadavre marassa". N’est ce donc pas ce que j’écris (mais pas aussi crûment), à propos des égarements criminels du peuple haïtien ? Je voudrais aussi ajouter que se référer à Lyonel Trouillot qui a lui même appelé son pays natal : "vingt-sept mille kilomètres carrés de haine et de désolation, un peu plus en comptant toutes les îles adjacentes"(…) et ajouté "De dictateur en dictateur. De prophète en prophète. Qui avait jamais eu le temps de devenir un individu ! (…) Dans ce merdier, quelle serait la part du je ?", c’est d’autant plus étrange pour quelqu’un qui interprète mon modeste alexandrin, comme une bêtise propre à diffuser de la haine… !
Lyonel ne semble pourtant, ni plus ni moins aimable que moi (plutôt moins), avec ce texte concernant son propre pays… !
Mais peut être cette Dame offensée de culture française, estime t-elle que seul un écrivain de sa race, peut se permettre de dénoncer l’insupportable et l’indicible… ?
D’autre part, je préfère ne pas trop m’étendre sur René Depestre, expulsé du territoire français après des études à la Sorbonne de Paris (Quelle chance il a eu, lui !), puis chassé de Prague en 1952, mis à la porte de Cuba ensuite, et rejeté aussi par l’Italie en raison de ses idées malsaines, profondément subversives, révolutionnaires et assez staliniennes. Communiste, admirateur d’Aragon et naturellement de Césaire (normal !).
Le seul intérêt que l’on puisse lui trouver, c’est son indéniable attrait pour les joutes érotiques et les fictions libertines. Comme par hasard, ce même Depestre, consacre un numéro entier de son hebdomadaire à une autre idole de cette lectrice choquée : André Breton…. !
Serait elle à ce point "gauchiste révolutionnaire" de salon, cette commentatrice choquée… ?
Enfin, je dois avouer que je suis désagréablement "heurté" par les curieuses interprétations de l’auteur du commentaire, qui ose titrer "Méprisant", sans que, semble t-il, elle n’en comprenne véritablement le sens et la portée. Serait elle là aussi, à ce point intolérante… ? Et pourquoi citer une contre-vérité, à propos des peintres haïtiens inspirés, dont à propos desquels jamais je n’ai fait allusion… ? A ce propos, Malraux a décrit le Vaudou comme étant à la fois "Anges et Démons" Synthèse parfaitement judicieuse et bien résumée… !
Pour conclure, j’ai la nette impression, qu’il est difficile d’admettre pour beaucoup, que l’on puisse dire la vérité telle qu’elle est, et telle qu’elle se découvre aujourd’hui grâce aux actuelles possibilités de diffusion. Et de surcroît, de reconnaître le bien fondé de certaines réflexions, pour peu qu’elles viennent de quelqu’un considéré comme un enfant héritier des "colonisateurs". Attention, toutefois, on appelle aussi cela : L’INTOLERANCE !
Pourtant, depuis 1804, chacun sait pertinemment que Haïti est devenue libre de choisir et de fabriquer à sa convenance et selon ses idéaux, son propre avenir. Première République Noire… ! Il ne faut surtout pas l’oublier … !
Imaginez l’opportunité offerte… ! Et qu’en avez-vous fait de cette République, Vous, la Diaspora et le peuple qui souffre… ?
Il souffre ce peuple, exact ! Mais, par la grâce ou la faute de qui exactement… ? Quelqu’un de tolérant osera t’il le dire… ?
Pourquoi il y a plus de médecins haïtiens à l’étranger qu’en Haïti et pourquoi, d’ici 2104, la moitié des haïtiens vivront à l’extérieur du pays… ? Ce n’est pas moi qui le dis : C’est un constat de la PAFHA relevé le 26 janvier 2006 sur le réseau alternatif haïtien d’information... !
Papy Requinotre